Les Pupilles de l’Impératrice Eugénie

Le gouverneur Ghislain premier des gouverneurs militaires prend ses fonctions le 2 juin 1862 et, soucieux de créer un peuplement calédonien, prie le Ministre de la Marine et des Colonies de bien vouloir demander au directeur de l'assistance publique de Paris, si l'espoir d'un mariage et d'une place, intéresserait quelques-unes de ses élèves en Nouvelle-Calédonie

Dans la ville de Nouméa

La baie de l’Orphelinat borde la côte Ouest de Nouméa et donne également son nom au quartier qui l’entoure. Elle se situe entre la baie de la Moselle et la baie des Citrons.
Elle fut nommée de différentes manières : d’abord la baie des Anglais puis la baie Bayonnaise.
Cette baie doit finalement son nom actuel au centre d’accueil créé par le frère Louis Antoni. Ce lieu fut géré entre 1866 et 1884 par les sœurs de Saint-Joseph de Cluny qui s’occupèrent, en parallèle des orphelins classiques de l’assistance publique, des « pupilles de l’impératrice Eugénie », femmes envoyées de métropole vers la Nouvelle-Calédonie pour se marier dans le but de repeupler la colonie. 

Toutes ces jeunes filles qui s'installeront au fur et à mesure de leur arrivée dans un local qui sera situé à la baie de l'orphelinat.

Ce sera donc entre 1863 et 1886, 30 mariages qui seront célébrées en présence du Gouverneur GUILLAIN, nommé tuteur.  2 de ces jeunes filles décéderont à Nouméa

10 ans plus tard, en 1873, c'est le Gouverneur de La RICHERIE qui formulent le même souhait auprès du Ministre de la Marine et des Colonies d’HORNOY, pour les jeunes filles assistées du département de la Seine. 23 élèves de l'administration de monsieur BLONDEL directeur de l'assistance publique de la Seine, acceptent la proposition qui leur est faite.

Monsieur Blondel délègue alors, le 30 juin 1873 au Gouverneur de La RICHERIE la tutelle de ces jeunes filles jusqu’à leur majorité ou leur émancipation, souhaitant que ces jeunes filles soient l'objet constant d'une sollicitude particulière, voir paternelle, et aussi qu'il fasse parvenir des nouvelles de ses anciennes pupilles aussi fréquemment qui lui sera possible.

 le gouverneur aura aussi tous les pouvoirs nécessaires à l'effet d'autoriser chacune de ses pupilles à contracter mariage, acceptera où refusera en leur nom les donations, dons et legs qui leur serait fait, signera tout contrat de mariage, de placement et autres, en fixera les conditions, et exercera sur chacune des élèves la surveillance et l'autorité qui incombe au tuteur d'un enfant mineur. 

 Ces jeunes filles ne pourront pas, tant qu'elles seront mineures, se marier sans le consentement du Gouverneur qui aura aussi droit de contrôle sur celles qui seront majeures mais qui seront nourries chez les sœurs, ce qui pourrait être utile à leurs intérêts.

Les 23 certificats d'origine, seules pièces que possède l'Administration de l'Assistance Publique concernant l'état civil de ces jeunes filles (dont 20 seulement seront concernées) ainsi que la délégation de tutelle lui seront transmis et il s'engagera à faire comme l'a fait autrefois le Gouverneur GUILLAIN à l'occasion de l'opération analogue fait en 1863, un état semestriel donnant les renseignements, jusqu’à leur mariage ou leur majorité, sur la conduite et la santé de toutes les jeunes filles spécialement confiées à la surveillance de l'administration.

Le Gouverneur recevra aussi une délégation de tutelle faites par l'Administration des Hospices de Versailles pour les orphelines LOREMY et NORGET.

En tout ce sont 37 jeunes filles qui se sont embarquées sur le « Fénélon ».

 41 étaient prévues, 4 en tout se sont désistées.